Arsenal vient de frapper très fort sur le marché des transferts. Après les arrivées de Martin Zubimendi ou Noni Madueke pour ne citer qu’eux, les Gunners ont enfin trouvé l’avant-centre dont ils rêvaient, en la personne de Viktor Gyökeres. Un joueur qui pourrait solutionner tous les problèmes offensifs de Mikel Arteta. Gros plan.
Cette fois, ça y est. Arsenal a enfin mis la main sur le redoutable avant-centre qu’il attendait depuis des lustres. Les Gunners ont officialisé l’arrivée du Suédois Viktor Gyökeres, dans une transaction avec le Sporting CP évaluée à environ 65,8 millions d’euros hors bonus. Un transfert qui doit permettre d’assouvir les ambitions des Londoniens, eux qui n’ont plus remporté la Premier League depuis la campagne des Invincibles en 2004. Car depuis trois ans, Arsenal frôle le sacre, sans jamais être l’heureux élu. La saison passée, les hommes de Mikel Arteta ont échoué à la deuxième place du championnat pour la troisième fois consécutive, terminant derrière l’inattendu Liverpool d’Arne Slot. Mais après deux saisons à chatouiller Manchester City dans la course au titre jusqu’à la fin du mois de mai, ils ont cette fois vite semblé incapables de s’emparer de la couronne nationale.
Une équipe moribonde face au but
La faute à un problème récurrent d’avant-centre. L’effectif d’Arsenal était totalement dépourvu d’un goleador en pointe, un insatiable buteur capable de faire basculer les rencontres dans le bon sens et de multiplier les réalisations. C’est simple, le meilleur réalisateur du club en Premier League la saison passée était Kai Havertz, qui avait trouvé le chemin des filets à seulement neuf reprises. Malgré son positionnement à la pointe de l’attaque, il n’est – rappelons le – pas un avant-centre de formation. Pour ne rien arranger, l’Allemand a raté la majeure partie de la phase retour suite à une blessure aux ischio-jambiers. Pas de chance, son remplaçant, Gabriel Jesus (3 buts cette saison en PL), s’est rompu le ligament croisé du genou gauche au mois de janvier. Mais au-delà de ces malheureuses blessures, le mal est plus profond. Cela fait depuis la saison 2020-2021 qu’un avant-centre de métier n’a pas fini meilleur buteur au sein du club : c’était Alexandre Lacazette avec 13 buts. Il succédait à un Pierre-Emerick Aubameyang qui venait d’enchaîner les exercices fructueux, auréolé d’un titre de meilleur buteur de Premier League en 2018-2019.
Gyökeres et ses stats impressionnantes
Certes, ces deux dernières années, Bukayo Saka, Gabriel Martinelli, Martin Odegaard ou Leandro Trossard ont tous été capables de compenser en dépassant au moins une fois la barre des dix buts en Premier League. Mais pas cette saison. Résultat : Arsenal n’a inscrit que 69 buts en championnat. C’est 17 de moins que le champion Liverpool. C’est aussi nettement inférieur à leurs chiffres de 2023-2024 (91 buts) et de 2022-2023 (88 buts). Autant dire qu’il était impératif de s’octroyer les services d’une machine à marquer, et c’est parfaitement ce qu’était Viktor Gyökeres au Portugal. En l’espace de deux saisons à Lisbonne, l’attaquant de 27 ans a accumulé des statistiques effrayantes : 97 buts et 28 passes décisives en 102 matchs joués. Sur la dernière campagne, il a trouvé le chemin des filets à 39 reprises en 33 matchs de championnat et 6 fois en 8 rencontres de Ligue des champions. Dans le détail, il a marqué sur 21 % de ses tirs la saison dernière, quand Arsenal a transformé 12 % de ses frappes.
Toujours plus difficile de marquer sans cadrer…
Mais les difficultés offensives d’Arsenal ne se résument pas au simple fait de marquer. Elles ont un écho bien plus global. D’abord, le club londonien n’occupe que le 5e rang au nombre de tirs tentés la saison passée en Premier League (544 unités). Cela représente 95 tentatives de moins que Liverpool, soit environ 15 % de danger en moins apporté sur la cage adverse. Pire, les joueurs ne cadrent pas. Les hommes de Mikel Arteta n’ont trouvé la cible que sur 32,7 % de leurs frappes, ce qui correspond au 13e total du championnat. Certains joueurs ont contre-performé dans cet exercice, à l’image de Leandro Trossard (29,2 %), Martin Odegaard (31,3 %), voire Bukayo Saka (33,3 %). Kai Havertz et Gabriel Jesus plafonnent respectivement à 39,6 % et 35 %. D’un autre côté, Viktor Gyökeres culminait à 52 % de tirs cadrés l’an dernier en Liga Portugal. Un sacré sens du but.
Intégrer Gyökeres dans le système d’Arteta
Mais Gyökeres peut aussi représenter une vraie solution dans la surface de réparation, et d’autant plus dans le système de jeu de Mikel Arteta. Le manager espagnol aime voir son équipe monopoliser le ballon. Une tendance qui a régulièrement causé du tort aux Gunners, avec des possessions stériles à la fois stéréotypées et inefficaces. La preuve, Arsenal n’a gagné que 79 603 mètres la saison dernière grâce à leurs transmissions (12e). Par contre, les Londoniens étaient la 2e équipe à réussir le plus de passes dans la surface de réparation adverse (437 unités). C’est aussi la 4e équipe au plus grand nombre de rentrées dans les 16 derniers mètres adverses avec le ballon dans les pieds (286 unités). Ces points tactiques et cette philosophie de jeu doivent s’associer à Viktor Gyökeres. La présence de ce joueur en pointe doit permettre à Arsenal de verticaliser son approche et oser plus souvent chercher en première intention son nouveau buteur. De quoi gagner plus de mètres par la passe, ce qui mettra en difficultés les défenses adverses. Mais le fait que les Gunners assurent une forte présence dans la surface adverse doit aussi être utilisé positivement. L’objectif doit être d’intégrer Gyökeres à la conclusion de ces circuits de passes offensifs, pour l’instant trop inopérants, afin de lui offrir de belles situations de buts.
Le buteur veut sa revanche
« Viktor a tellement de qualités. C’est une présence rapide et puissante devant, avec des statistiques de buts impressionnantes. Il apporte un côté clinique grâce à un taux de conversion élevé. Son intelligence dans ses mouvements dans la surface fait de lui une menace constante. Nous sommes excités par ce que Viktor peut apporter à notre équipe » savoure Mikel Arteta sur le site officiel du club. D’autant plus que Gyökeres a sûrement pléthore d’autres qualités à offrir à Arsenal, que le football anglais découvrira au fil de la saison. Mais d’abord faut-il que le nouveau numéro 14 des Gunners s’adapte à son équipe, à la tactique de son manager, mais surtout à l’impitoyable Premier League. Pour rappel, Gyökeres est passé par Brighton entre 2018 et 2021, sans jamais avoir foulé une pelouse de l’élite britannique. En Angleterre, il n’a enfilé les buts comme des perles qu’à Coventry, en Championship (2021-2023). Si aujourd’hui rien ne peut être sûr en le recrutant, nul doute que le Suédois a bien grandi depuis son premier passage outre-Manche, et qu’il arrive plus motivé que jamais. « J’ai passé plusieurs années en Premier League sans être capable de jouer le moindre match. Cela serait une belle revanche », a déclaré le finisseur. La concurrence est prévenue : Victor Gyökeres arrive, et il veut faire mal. Et Arsenal s’en frotte les mains.
