Premier League Summer Series. Quels sont les enseignements à tirer avant la reprise ?

La Premier League Summer Series, ce tournoi amical de pré-saison opposant quatre clubs anglais aux États-Unis, vient tout juste de s’achever. Après son sacre estival, où en est Manchester United, à une dizaine de jours de la reprise ? Que retenir également des performances de West Ham, Bournemouth et Everton ?

Bruno Fernandes Manchester United célébration
Même si les enseignements des matchs de préparation sont toujours à tempérer, Bruno Fernandes semble avoir déjà placé le curseur assez haut du côté de Manchester United.

MANCHESTER UNITED

La patte Ruben Amorim commence à se faire sentir à Manchester. Les Red Devils ont séduit à l’occasion de cette Premier League Summer Series, que ce soit de par leurs résultats, mais aussi par leur football proposé. Vainqueur du tournoi avec deux victoires et un nul, Manchester United a esquissé plusieurs belles séquences offensives, marquées par une philosophie de jeu verticale et collective. Une vraie différence par rapport à la saison passée, quand les Mancuniens étaient souvent lents, arrêtés et peu dangereux avec le ballon. Cette fois, ils ont su mettre du rythme en possession : ils se sont trouvés sur le pré et ont commencé à montrer certains signes de fluidité. Ils finissent la compétition avec la meilleure attaque (8 buts) et le meilleur buteur, Bruno Fernandes (3 buts). D’ailleurs, ils ont ouvert le score dans chacune de leurs rencontres avant la 20e minute de jeu. Sur la majorité de ses trois matchs, United a laissé transparaître une sensation de supériorité, avec un ascendant technique, mental et tactique. 

Ces rencontres de pré-saison ont permis aux deux recrues phares du club, Matheus Cunha et Bryan Mbeumo, de réaliser leurs débuts. Des minutes inaugurales qui leur ont offert l’opportunité de nouer des premiers liens avec leurs coéquipiers, notamment Bruno Fernandes et Amad Diallo. Ces quatre hommes en ont profité pour mettre en place quelques mouvements prometteurs contre Everton, déstabilisant grandement la défense des Toffees. Mais c’est évident, Cunha et Mbeumo ont encore besoin de rythme et de temps pour s’adapter à leur nouvelle équipe. Dans le 3-4-2-1 toujours inamovible de Ruben Amorim, Patrick Dorgu était en grande forme dans le couloir gauche. Actif et déjà infatigable, il a été à son avantage contre West Ham, avant de briller contre Bournemouth (un but et une passe décisive). Notons aussi qu’une charnière centrale semble se dégager pour le début de saison, composée de Leny Yoro, Matthijs de Ligt et Luke Shaw. Attention encore aux sautes de concentration, car malgré leur domination, les Red Devils n’ont pas réalisé le moindre clean sheet au cours du tournoi. Mais ces bons résultats et ces prestations intéressantes ont sûrement fait grimper le niveau de confiance au sein de l’équipe.

Amad Diallo Manchester United
Amad Diallo était en forme durant la Premier League Summer Series, avec un but contre Bournemouth et un pénalty gagné contre Everton.

WEST HAM

West Ham va un peu mieux, mais n’a pas forcément convaincu durant la Premier League Summer Series. Toutefois, commençons par le positif. Les Hammers se sont classés à la deuxième place de ce petit tournoi estival, engrangeant deux victoires contre Everton puis Bournemouth. Après une saison maussade au cours de laquelle ils n’avaient gagné que onze matchs de championnat, dont aucun contre les Toffees et les Cherries, ces résultats sont déjà un signe positif. Le secteur offensif en a profité pour se mettre en évidence : Jarrod Bowen et Niclas Füllkrug ont chacun inscrit deux buts durant le tournoi, dont des superbes pour le premier cité. Avec le soutien de Lucas Paqueta derrière eux, ils ont exécuté quelques bons mouvements collectifs. La créativité du Brésilien était assez unique dans l’équipe, les déplacements de Füllkrug étaient propres et bienvenus, tandis que Bowen est resté sur ses standards de qualité habituels. Notons la belle intégration dans le couloir gauche d’El Hadji Malick Diouf, et les premiers pas prometteurs du jeune Freddie Potts devant la défense. 

Mais le manager Graham Potter cherche à imposer un jeu de possession, à la production  jusqu’ici peu efficace. Les Hammers ont monopolisé le cuir contre Manchester United (56,5 %) et contre Everton (62,3 %) sans briller, se montrant peu déstabilisant. La volonté du coach est de sortir le ballon proprement de la défense, mais l’équipe manque terriblement de mouvements, d’automatismes et de créativité dans les premières relances. Résultat : une verticalité quasi inexistante et des erreurs défensives régulières. West Ham perd encore trop de ballons dans sa moitié de terrain et manque de relais au milieu pour faire avancer le ballon dans le 3-5-2 (ou 3-4-3 parfois) de Potter. La charnière composée de Jean-Clair Todibo, Max Kilman et Nayef Aguerd se veut solide individuellement, mais manque de liant pour se muer en muraille imperméable. Notons aussi les boulettes répétées d’Alphonse Areola dans les cages. Le Français coûte les deux buts encaissés par son équipe contre Manchester United, et ne s’est pas montré plus rassurant durant la suite de la compétition. Son remplaçant, Wes Foderingham, est responsable du but concédé contre Everton. Un constat qui force West Ham à accélérer sur le marché pour engager un nouveau gardien, mais aussi des milieux créatifs.

BOURNEMOUTH

Les Cherries avaient bien entamé leur tournoi amical en dominant Everton, mais ont ensuite enchaîné deux revers contre Manchester United et West Ham. Pourtant, et c’est presque curieux à la vue du classement, ils semblent rentrer en Angleterre avec plus de certitudes que West Ham. Du moins tactiquement et offensivement. La philosophie de jeu d’Andoni Iraola, marquée par de la verticalité, de l’intensité, et une bonne utilisation des couloirs, est bien imprégnée dans la peau de ses joueurs. Les automatismes sont bien présents, à l’image de ces constructions rapides, qui ont abouti sur plusieurs grosses occasions pour Bournemouth. Certains éléments se sont particulièrement mis en valeur, à l’image de David Brooks, Marcus Tavernier, ou Dango Ouattara. Notons aussi l’intégration réussie d’Adrien Truffert comme latéral gauche, déjà à l’aise dans le schéma du manager espagnol. Revenu d’un prêt à Auxerre, Hamed Traoré a été la bonne surprise de la compétition pour le club. 

Mais assurément, il faudra être plus efficace cette saison en Premier League pour performer. Bournemouth n’a inscrit que quatre buts pendant le tournoi et a manqué quelques belles situations, à l’image de ce poteau d’Evanilson contre West Ham. Et Andoni Iraola a toujours un véritable chantier devant lui : la reconstruction de sa défense. Force est de constater qu’il n’a pas trouvé la formule magique, notamment dans l’axe. Illia Zabarnyi semble plus proche que jamais de la sortie, quand les autres solutions comme James Hill ou Marcos Senesi n’ont pas montré d’énormes gages d’assurance cet été. Résultat : une défense fébrile, inconfortable, qui manque de repères et qui cumule six buts encaissés. Bref, il va clairement falloir accélérer pour se renforcer dans cette zone du terrain. Car rappelons-le, Bournemouth commencera sa saison de Premier League par un déplacement chez le champion Liverpool. Donc autant disposer d’une défense cohérente. 

Marcus Tavernier Bournemouth
Marcus Tavernier avait beau être en forme durant cette compétition, Bournemouth n’a décroché qu’une unique victoire.

EVERTON

« Nous devons recruter plusieurs joueurs, on le sait, rien que pour densifier l’effectif. Mais je dis ça depuis la fin de saison dernière, et j’ai le sentiment qu’on devrait être plus avancé qu’on ne l’est aujourd’hui. Mais si on ne peut pas, je devrai être confiant en ma capacité à faire quelque chose avec ce que j’ai et trouver un moyen d’avoir des résultats », déplorait le manager d’Everton, David Moyes, une fois la Premier League Summer Series terminée. Le constat est simple : les Toffees ne sont pas prêts. Sur ce tournoi de pré-saison, ils ont été inférieurs à tous leurs concurrents. Peu ambitieux tactiquement, Everton a rarement semblé capable de venir gêner ses adversaires. Ils ont privilégié l’instauration d’un bloc bas, resserré, parfois passif, ne faisant pas de la possession une priorité. En l’absence de Jarrad Branthwaite, et avec un James Tarkowski pas à 100 % physiquement, Moyes a dû bricoler derrière, travaillant des systèmes à quatre et cinq défenseurs. Malgré ces essais, Everton a fait preuve de fébrilité, concédant sept buts. 

Les Toffees ont préféré miser sur des contre-attaques et des exploits individuels pour créer du danger offensivement. Mais Iliman Ndiaye et Beto ont souvent semblé esseulés, et les phases de possession se sont avérées très pauvres. Les occasions se sont faites rares, alors que des automatismes, de la créativité et peut-être même du talent doivent être ajoutés rapidement dans le onze de départ. Ce talent pourrait venir du nouvel avant-centre du club : Thierno Barry. Mais il a dû se contenter de trois entrées en jeu pour ses débuts avec son nouveau club. L’approche de la rencontre contre Manchester United lors de la dernière journée a tout de même été meilleure, avec un bloc médian qui a gêné son adversaire dans la relance. Point positif : le milieu de terrain. David Moyes en a eu le cœur net, il pourra encore compter cette saison sur des joueurs ultra-actifs dans cette zone du terrain, à l’image d’Idrissa Gueye, de James Garner et de Tim Iroegbunam. Mais une chose est sûre, le chemin est encore long pour Everton avant de briller au Hill Dickinson Stadium.

David Moyes Tim Iroegbunam Carlos Alcaraz Everton
David Moyes se veut particulièrement inquiêt quant à l’état de son effectif à quelques jours de la reprise de la Premier League.