Du 26 juillet au 3 août, quatre équipes de l’élite britannique se déplacent aux États-Unis à l’occasion de la deuxième édition de la Premier League Summer Series. Un tournoi de pré-saison, qui doit permettre aux participants de se préparer pour la nouvelle campagne, que ce soit physiquement, tactiquement et techniquement. Aujourd’hui, gros plan sur Manchester United.

Manchester United vient de réaliser sa pire campagne nationale depuis près de cinquante ans. Les Red Devils ont terminé à une piteuse 15e place en Premier League la saison passée, bien loin du wagon de tête, voire de la première partie de tableau. Pire, les Mancuniens se sont inclinés dans une médiocre finale de Ligue Europa contre Tottenham (1-0), mettant ainsi fin à leurs derniers espoirs de qualification européenne. Entre les méformes de plusieurs cadres (André Onana, Rasmus Hojlund, Luke Shaw, etc), l’échec du projet d’Erik ten Hag (viré en octobre 2024), les coupes budgétaires orchestrées par le propriétaire Sir Jim Ratcliffe (Ineos) et le désamour grandissant des fans, rien n’est allé dans le bon sens dans le nord de l’Angleterre. Sauf que cette dynamique touche le club presque sans discontinuer depuis le départ du légendaire Sir Alex Ferguson en 2013.
De l’activité sur le marché des transferts
Mais Manchester United est un géant du football britannique et cette institution doit se relever en 2025-2026. La première décision forte de la direction a été de maintenir la confiance en Ruben Amorim. Le manager portugais, arrivé du Sporting en novembre, a été incapable jusqu’ici de relancer cette équipe dans un contexte très particulier. Les progrès se sont faits rares l’an passé, que ce soit collectivement ou individuellement. Mais le board veut laisser à Amorim le temps de mener une préparation complète, de mettre en place ses idées tactiques et de compter sur l’effectif qu’il souhaite. Sur ce dernier point, le club n’a pas hésité à investir plus de 150 M€ cet été pour satisfaire les demandes de son coach. Les Red Devils ont vite officialisé l’arrivée de Matheus Cunha en provenance de Wolverhampton (74,2 M€), ont finalement décroché la signature de Bryan Mbeumo (75 M€) et ont aussi fait venir le jeune latéral gauche Diego Leon (4 M€). Dans le sens des départs, Victor Lindelöf et Christian Eriksen n’ont pas été prolongés, Marcus Rashford vient de rejoindre Barcelone en prêt, tandis que Jadon Sancho, Alejandro Garnacho, Antony et Tyrell Malacia n’ont pas été convoqués pour la pré-saison et font partie des indésirables.

Matheus Cunha et Bryan Mbeumo ont déjà leur place
Si Ruben Amorim attend encore des renforts, notamment au poste d’avant-centre, il a déjà du pain sur la planche pour adapter ses deux premières recrues prestigieuses. Dans le système en 3-4-2-1 du manager de 40 ans, Mbeumo et Cunha devraient occuper les deux postes en soutien derrière l’attaquant. Le Camerounais se positionnerait logiquement excentré sur la droite, et le Brésilien sur la gauche. Mais ils restent tous les deux polyvalents, puisque Mbeumo peut aussi évoluer comme piston droit voire en tant que buteur, alors que Cunha peut littéralement occuper tout le flanc de l’attaque. À l’occasion de la tournée américaine du club pour la Premier League Summer Series, leur utilisation et leurs premiers pas seront scrutés avec attention.
Manchester United doit devenir une menace offensivement
Ces deux joueurs sont censés faire passer un cap aux Red Devils la saison prochaine sur plusieurs points. Déjà devant le but. Pour rappel, Manchester United n’a inscrit que 44 buts en Premier League la saison passée (16e), n’a converti que 0,07 % de ses tirs (19e), n’a cadré que 32,1 % de ses tentatives (15e) et ne s’est procuré que 66 grosses occasions (12e). A contrario, Mbeumo et Cunha ont fait état de toute leur efficacité dans le dernier geste l’an passé, avec respectivement 20 et 15 buts en Premier League. Malgré leurs profils différents, ils ont chacun montré à leur manière des qualités de justesse technique, d’élimination, de verticalité et de rythme. Bref, tout ce qui manque à Manchester United. Ces deux éléments pourraient faire passer United d’une équipe lente, prévisible et impuissante, à une équipe rapide, fluide et tranchante. D’ailleurs, ces rencontres amicales de la Premier League Summer Series leur seront particulièrement importantes pour nouer des liens sur le pré avec le capitaine Bruno Fernandes, mais aussi Amad Diallo, Joshua Zirkzee, Rasmus Hojlund ou Mason Mount.

L’info en plus
La saison prochaine, Manchester United traversera une campagne dénuée de coupe d’Europe. Un fait rare pour ce club historique : depuis la création de la Premier League en 1992, les Red Devils n’ont vécu qu’un unique exercice sans football européen. C’était en 2014-2015. Suite au départ de Sir Alex Ferguson à l’été 2013, le club avait vécu une énorme crise de résultat. Pour sa première saison sans son iconique manager écossais, Manchester avait terminé 7e du championnat sous la houlette de David Moyes, puis de Ryan Giggs sur les dernières rencontres. Une position qui ne lui avait pas permis d’accrocher une place en Ligue des champions ou en Ligue Europa.
Quelles sont les priorités tactiques de Ruben Amorim ?
Sauf que Matheus Cunha et Bryan Mbeumo ne pourront pas sauver Manchester United à eux seuls. Ruben Amorim doit aussi apporter des modifications à son système tactique. En 2024-2025, les Red Devils cumulaient la sixième plus grosse possession du championnat, avec une moyenne par match de 53,5 %. Sauf que cela n’a jamais été une force pour eux. Au contraire, leurs attaques placées paraissaient toujours longues, stéréotypées et inoffensives. Cette saison, Amorim doit créer une alchimie entre ses joueurs, les forcer à attaquer les espaces, à multiplier les mouvements sur le pré, à redoubler de passes rapides pour créer du danger. L’effectif à sa disposition est déjà qualitatif et peut répondre à ses demandes tactiques. Mais surtout, cet élan doit partir de la défense. Sa charnière à trois centraux se doit d’impulser le rythme, de mettre de la vitesse dès les premières transmissions et de limiter ses touches de balle. En clair, dans un football britannique toujours plus rapide, Manchester United doit limiter la perte de temps en possession.

La PL Summer Series pour repartir du bon pied
Si cette préparation estivale outre-Atlantique doit permettre à Ruben Amorim de travailler son système principal (l’inamovible 3-4-2-1), le Portugais ne doit pas oublier de réfléchir à des échappatoires. Car c’est quelque chose qui a manqué à Manchester United la saison passée sous ses ordres. Le manque de plan B. Une obstination pour un unique système, qui une fois déjoué, ne lui permettait plus de faire la différence. Ruben Amorim doit travailler des variations, voire des solutions de replis. Enfin, cette Premier League Summer Series représente l’occasion parfaite pour cette formation de retrouver de la confiance. Les joueurs de l’effectif ont fini la dernière campagne éreintés et sans aucune satisfaction. Ce petit tournoi estival offre une chance au club de remettre les pendules à zéro et de démarrer cette nouvelle campagne du bon pied psychologiquement. Car n’oublions pas qu’au cours des cinq premières rencontres de Premier League, Manchester United affrontera Arsenal (J1), Manchester City (J4) et Chelsea (J5). Donc autant arriver dans de bonnes conditions.
Le calendrier de Manchester United lors de la Premier League Summer Series :
- Manchester United – West Ham (27/07 à 1h)
- Manchester United – Bournemouth (31/07 à 3h30)
- Manchester United – Everton (03/08 à 23h)