Décevant la saison dernière avec Jürgen Klopp, Ryan Gravenberch s’est réincarné sous la houlette d’Arne Slot. Le Néerlandais s’est imposé comme l’une des pierres angulaires du milieu de Liverpool, jouant un rôle déterminant dans le sacre national des Reds. En un mot, il est devenu incontournable.
Ryan Gravenberch a éclairé le jeu de Liverpool cette saison en Premier League, enchaînant les prestations de haute volée.
Une campagne d’adaptation, puis une explosion. Ryan Gravenberch vient d’éclabousser la Premier League de son talent cette saison, et le voir à un tel niveau frôle presque la frontière de l’inattendu. C’est simple, le Néerlandais vient de réaliser (et de loin), la saison la plus aboutie de sa carrière. Véritable métronome dans le milieu de terrain de Liverpool, il a brillé par sa justesse technique, son intelligence tactique mais aussi par sa fiabilité. Et pour quel résultat ? Un titre de champion d’Angleterre, dont il est l’un des principaux architectes. Une trajectoire encore impensable il y a un an, une époque où Jürgen Klopp le laissait sur le banc et lui préférait Wataru Endo. Mais le nouveau manager des Reds, Arne Slot, l’a relancé, en lui donnant l’un des trousseaux de clés du jeu de son équipe.
Le successeur attendu de Fabinho
La mission inaugurale du nouveau coach des Reds était de trouver le poste auquel Gravenberch pouvait réellement s’épanouir, à la fois sur le terrain, mais aussi dans son animation. Chose faite dès la première journée de la saison, à Ipswich. Ryan Gravenberch est titularisé en 6, devant la défense centrale, dans un milieu à trois. Un poste auquel il n’avait jamais évolué lors de l’exercice précédent, quand Jürgen Klopp le faisait jouer un cran plus haut. D’ailleurs, cette position était presque laissée vacante chez les Reds depuis le départ de Fabinho à l’été 2023. Eh bien l’ancien du Bayern Munich s’y est plu et ne l’aura jamais quittée. Preuve de son importance, Arne Slot l’a titularisé à 37 occasions cette saison en Premier League, une joie qu’il n’avait connu qu’à 12 reprises en 2023-2024 (26 matchs). Au passage, son temps de jeu a presque triplé, passant de 1 120 minutes lors de sa première campagne anglaise, à 3 168 minutes lors de la deuxième. Seuls Mohamed Salah et Virgil van Dijk ont fait mieux cette saison chez les Reds.
Un joueur influent, sans déchet technique
Aux côtés d’Alexis Mac Allister et de Dominik Szoboszlai, Ryan Gravenberch est devenu l’un des meilleurs milieux de Premier League. À un poste où il est primordial d’être complet, le numéro 38 de Liverpool n’aura pas failli à sa mission. D’abord techniquement. Gravenberch s’est imposé comme l’une des rampes de lancement du jeu de Liverpool. Constamment en mouvement, capable de se libérer du marquage, il était en permanence cherché par ses coéquipiers. La preuve : avec 2 462 ballons touchés, il est le 15e joueur qui a touché le plus de ballons cette saison en Premier League. Il a d’ailleurs réussi 89,5 % de ses passes, soit un chiffre plus élevé que Declan Rice ou Bernardo Silva. Il est devenu le régulateur du rythme des Reds, gérant temps forts et temps faibles avec beaucoup de personnalité. Preuve de sa qualité balle au pied, il est l’un des milieux centraux ayant réussi le plus de dribbles cette saison dans le championnat, avec 37 unités. Avec un geste devenu phare : ses contrôles orientés pour se mettre dans le sens du jeu en pleine course. En clair, Gravenberch c’est ce joueur propre, sans fioriture, qui bonifie le ballon avec intelligence en cherchant très souvent la verticalité (26,5 % de passes vers l’avant).
Une intelligence défensive hors norme
Mais comme toute bonne sentinelle, le joueur formé à l’Ajax Amsterdam a aussi rayonné défensivement dans l’entrejeu. Toujours vigilant, sa science du placement et de l’anticipation lui ont permis d’être le troisième joueur au plus grand nombre d’interceptions en Premier League la saison passée (60 unités). Il est aussi l’un des meilleurs récupérateurs du championnat : avec 193 ballons grattés, il domine la plupart de ses concurrents dans ce domaine, à l’exception de l’équatorien de Chelsea Moisés Caicedo. Au niveau des dégagements, pareil, il intègre le haut du chapeau puisqu’il a su écarter le danger à 57 reprises. Dans cette bataille du milieu de terrain, Ryan Gravenberch n’a jamais eu peur d’aller au contact et a trouvé la formule pour s’imposer. Au total, il a remporté près de 56,8 % de ses duels, un chiffre épatant dans un championnat rugueux comme la première division anglaise.
« Ce qui m’impressionne le plus avec lui, c’est à quel point il court, et la lucidité qu’il conserve après ses efforts. »
Alors qu’Arne Slot a cherché à greffer sa patte cette saison sur l’animation tactique de Liverpool, Ryan Gravenberch s’est imposé comme un élément essentiel de cette philosophie sur le pré. Capable de dicter le jeu dans les possessions dominantes des Reds, mais aussi de transmettre précisément le cuir vers l’avant lors des attaques rapides, il s’est également mué en aimant à ballon à la récupération, étant essentiel dans les phases de pressing haut. « Nous savons tous à quel point il est bon avec le ballon, c’est un joueur très important dans la construction de notre jeu. Mais ce qui m’impressionne le plus avec lui, c’est à quel point il court, et la lucidité qu’il conserve après ses efforts. Il est très fort sans le ballon », confiait Arne Slot en conférence de presse en début de saison. Un exercice de haute volée récompensé en bonne et due forme. Ryan Gravenberch a été auréolé du titre de meilleur jeune de Premier League cette saison, et était également dans la course pour le trophée de meilleur joueur du championnat. Une réelle ascension.
