C’est l’un des transferts marquants de l’été en Premier League. Jack Grealish quitte Manchester City pour rejoindre Everton sous la forme d’un prêt avec option d’achat. L’occasion pour l’international anglais de donner un second souffle à sa carrière, lui qui était en perte de vitesse depuis deux saisons sous les ordres de Pep Guardiola.

Voilà l’une de ses dernières chances de se relancer au plus haut niveau. Jack Grealish vient officiellement de s’engager avec Everton pour la saison 2025-2026, rejoignant les Toffees sous la forme d’un prêt en provenance de Manchester City. Une option d’achat évaluée à environ 58 millions d’euros a été intégrée dans son contrat. Un départ salvateur pour l’international anglais (39 sélections), totalement mis de côté par son manager Pep Guardiola depuis plusieurs mois. C’est simple, en 2025, il n’a disputé que 144 petites minutes en Premier League (sur 1 710 possibles), pour une minuscule titularisation. Il n’a pas non plus été considéré par son coach lors de la défaite de son équipe en finale de FA Cup contre Crystal Palace, restant vissé sur le banc toute la rencontre. Pire encore, il n’a même pas été inclus dans l’effectif élargi de City lors de la Coupe du monde des clubs cet été aux États-Unis. À la reprise, rebelote : il n’a pas été convié pour participer à l’unique match amical des Skyblues contre Palerme, étant invité à rester chez lui.
Une perte de vitesse considérable
Il faut dire que depuis son arrivée à Manchester en 2021, Jack Grealish a globalement déçu. Arrivé d’Aston Villa contre une somme de 117,5 millions d’euros et un statut de star en devenir, il ne cumule que 17 buts et 23 passes décisives en 157 matchs toutes compétitions confondues avec les Cityzens. Depuis deux saisons, il n’est plus que l’ombre de lui-même, errant sur les pelouses anglaises sans jamais être capable (ou presque) de faire la différence. Craintif dans son couloir gauche, il ne fait plus preuve de créativité, ne tente presque plus de dribbles (70 en deux ans, 44,3 % de réussite) et ne tire même plus au but (37 tentatives en deux ans). Son génie s’est envolé. Jack Grealish est aujourd’hui caricaturé comme un joueur qui fixe un défenseur adverse, avant de constamment transmettre le ballon à un coéquipier en retrait. Logiquement, il a été rétrogradé derrière Jeremy Doku, Omar Marmoush ou Savinho dans la hiérarchie. « C’est facile. Même s’il se regarde lui-même, il voit la concurrence et il doit être compétitif. Je me suis beaucoup battu pour lui, je me suis beaucoup battu pour qu’il soit ici. Et je sais ce qu’il peut faire parce que je l’ai vu » lançait un Pep Guardiola déçu en conférence de presse en janvier dernier.

Jack Grealish, le joyau de Birmingham
Et il a raison. Personne n’a oublié le Jack Grealish flamboyant qui domptait les pelouses anglaises il y a encore quelques années de cela. Ce jeune joueur de Birmingham, issu du centre de formation d’Aston Villa, qui a porté le club en Championship jusqu’à son retour en Premier League en 2019. Quasiment à lui tout seul, il avait maintenu les Villans dans l’élite lors de leur promotion, avant d’enchaîner une seconde saison brillante en PL avec son club de cœur. En deux ans, il avait inscrit 15 buts et délivré 19 passes décisives en championnat. Mais au-delà de ça, il était élégant : leader offensif de l’équipe, il multipliait les gestes sublimes, jouait constamment vers l’avant et trouvait parfaitement ses partenaires. Inarrêtable, il avait provoqué 277 fautes durant ses deux saisons en Premier League avec Villa ! En confiance, il osait : 218 dribbles tentés en deux ans (63,8 % de réussite) et 122 frappes déclenchées. Voilà pourquoi Manchester City avait misé sur lui, il était un véritable détonateur. Et n’oublions pas qu’après une première campagne d’adaptation intéressante chez les Skyblues, il était devenu inamovible à son poste d’ailier gauche dans le système de Guardiola. Il avait grandement participé à la quête du triplé historique de City en 2022-2023 (Premier League, FA Cup, Ligue des champions).
David Moyes est fan de Jack Grealish
C’est ce joueur que David Moyes souhaite retrouver à Everton. « Je pense qu’on le fait venir à un bon moment, parce qu’il est expérimenté, il comprend la Premier League, et nous sommes totalement au courant du niveau auquel il est capable de performer. Nous avons tous hâte de travailler avec lui et de lui fournir une plateforme pour qu’il montre la meilleure version de lui-même » a déclaré son nouveau manager. À Everton, Jack Grealish découvrira un nouveau cadre. Fini la pression médiatique inhérente à un club comme Manchester City. Fini la lutte pour le titre. Fini les grandes affiches de Ligue des champions. Les observateurs continueront de suivre la star anglaise, mais il se débarrasse déjà d’une certaine pression.
Une animation tactique parfaite
De plus, le système de jeu des Toffees pourrait entièrement lui convenir. Bridé et enfermé dans l’animation presque robotisée de Manchester City, il bénéficiera de nettement plus de libertés sous les ordres de David Moyes. Le manager écossais a pour habitude de laisser la possession à son adversaire pour privilégier les attaques rapides et la verticalité. Une philosophie de jeu qui laisse la part belle à une certaine créativité offensive, à la prise d’initiative, mais aussi au dribble et à l’attaque d’espaces. Bref, un système parfait pour un Jack Grealish des grands jours. D’ailleurs, il pourrait même détenir les clés du jeu de sa nouvelle formation. Le couloir gauche d’Everton semble réservé à Iliman Ndiaye, ce qui pousserait l’ex-numéro 10 de City à hériter du poste de meneur de jeu. Une position dans laquelle il a déjà brillé par le passé.
Une saison charnière pour Everton
Mais assurément, cette prise reste un énorme coup pour Everton. Le nonuple champion d’Angleterre s’offre les services d’un joueur confirmé et au talent indéniable. La formule du prêt limite aussi tous risques financiers. Mais Jack Grealish devra contribuer aux objectifs ambitieux de son nouveau club. Dès la reprise, les Toffees déménagent dans leur nouvelle enceinte du Hill Dickinson Stadium, dans laquelle ils veulent particulièrement performer cette saison. En ligne de mire : le premier match à domicile contre Brighton le 24 août (15h) en Premier League. Les derbys contre Liverpool font aussi figure d’immanquable pour Everton. Autant de rendez-vous dans lesquels Jack Grealish devra répondre présent. Mais à bientôt 30 ans (il les fêtera le 10 septembre), il arrive revanchard, et visiblement en forme physique. Grealish s’est préparé tout l’été avec des coachs personnels pour revenir affûté en vue de cette nouvelle campagne. Car lui aussi a un objectif : participer à la Coupe du monde 2026 avec les Three Lions. Autant dire que ce prêt pourrait faire le bonheur de tout le monde.