Du 26 juillet au 3 août, quatre équipes de l’élite britannique se déplacent aux États-Unis à l’occasion de la deuxième édition de la Premier League Summer Series. Un tournoi de pré-saison, qui doit permettre aux participants de se préparer pour la nouvelle campagne, que ce soit physiquement, tactiquement et techniquement. Aujourd’hui, gros plan sur West Ham.
C’est peu de dire que West Ham est totalement passé à côté de sa saison 2024-2025. Le club de l’est de Londres nourrissait d’importantes ambitions au cœur de l’été passé, mais a dû se contenter d’une anonyme 14e place en Premier League. Pourtant, la direction avait mis les moyens pour performer : plus de 140 M€ investis pour satisfaire les demandes de son nouveau manager Julen Lopetegui. Neuf joueurs avaient rejoint le club, dont Max Kilman (47,5 M€), Crysencio Summerville (29,3 M€), Niclas Füllkrug (27 M€), Aaron Wan-Bissaka (17,6 M€) ou encore Jean-Clair Todibo (en prêt). Sauf que le manager espagnol n’a jamais réussi à imprégner son équipe de ses idées, et s’est fait mettre à la porte au début du mois de janvier 2025. Il a été remplacé par Graham Potter, ancien manager très côté lors de son passage à Brighton, mais qui restait sur une expérience ratée à Chelsea.
Un visage trop peu cohérent en 2024-2025
Lors de la seconde partie de saison, sous la houlette du coach angais, rien n’a véritablement changé. West Ham n’est pas parvenu à se muer en une formation très menaçante pour ses adversaires. Les Hammers ont toujours manqué de maîtrise dans leurs rencontres, d’une capacité à se procurer des occasions, et ont eu des difficultés pour développer des automatismes et créer du liant sur le terrain. Malgré les 13 réalisations du capitaine Jarrod Bowen (12e meilleur buteur de PL), West Ham a fini la saison avec 46 buts inscrits (15e) pour 47 expected goals (14e), 29 % de tirs cadrés (20e) et seulement 27 143 mètres parcourus avec le ballon (16e), preuve d’un manque de verticalité dans le jeu. Leurs possessions manquaient de fluidité, et seuls Bowen, Wan-Bissaka, voire Mohammed Kudus dans ses bons jours, semblaient en mesure d’apporter du danger. Défensivement, même constat : un bloc trop fébrile, pas assez uni, qui a commis trop d’erreurs. West Ham a encaissé 62 buts cette saison (15e meilleure défense) et ne comptabilisait que 7 clean sheets (15e).
La PL Summer Series, une belle opportunité
Autant dire qu’il faudra progresser sur énormément d’aspects du jeu pour espérer réaliser une belle campagne 2025-2026. Mais ce travail de sape commence dès la pré-saison avec la Premier League Summer Series. West Ham a été convié à ce rendez-vous amical aux États-Unis pour se frotter à Manchester United, Everton et Bournemouth. « Nous voulons jouer pour nous et avoir plus de minutes dans les jambes. Nous souhaitons adapter certaines choses tactiquement, apprendre plus de chacun, et poursuivre le développement de l’équipe », a déclaré Graham Potter auprès du média officiel du club. Une opportunité pour le manager de transformer sa formation et son approche tactique sur le terrain. Souvenez-vous, en l’espace de trois ans sur le banc de Brighton (2019-2022), Graham Potter avait métamorphosé cette équipe des Seagulls : il les avait fait passer d’une formation défensive, limitée tactiquement et obnubilée par son maintien, à une équipe très plaisante à regarder, novatrice, qui terminait dans le top 10. De quoi donner envie à la direction de West Ham de lui maintenir sa confiance, et ce malgré le peu de progrès réalisés jusqu’ici.
L’info en plus
Entre 2021 et 2024, West Ham s’est qualifié durant trois années consécutives en coupe d’Europe. D’abord en Ligue Europa, puis en Ligue Conférence (que le club a remporté), avant de rejouer la Ligue Europa. C’était la première fois de son histoire que le club a disputé une coupe d’Europe lors de trois exercices consécutifs. Autant dire que cette saison 2024-2025 traversée sans tournoi européen a été vécue sobrement à Londres. Mais après ce dernier exercice étriqué, West Ham devra à nouveau se contenter de jouer la Premier League et les coupes nationales.
Un mercato sobre en investissement
Sauf que pour cet exercice 2025-2026, Graham Potter ne pourra pas compter sur une vague de nouveaux arrivants. West Ham a déjà énormément dépensé l’année dernière, ce qui oblige la cellule de recrutement à flairer les bons coups pour renforcer l’effectif cet été. C’est pourquoi les Hammers ont signé Kyle Walker-Peters, libre depuis son départ de Southampton, et que l’expérimenté Callum Wilson devrait suivre, lui qui est arrivé en fin de contrat à Newcastle. Attention tout de même, car Graham Potter ne serait pas un grand partisan du recrutement de Wilson. Suite au maintien de West Ham en Premier League, l’option d’achat de Jean-Clair Todibo a été levée (40 M€), alors que le jeune El Hadji Malick Diouf rejoint le club en provenance du Slavia Prague (22 M€) pour renforcer le couloir gauche. Dans le sens des départs, Mohammed Kudus, l’une des stars de cette équipe, a rallié Tottenham contre 63,8 M€. Assurément un coup dur sportif. Mais West Ham a aussi fait le choix de ne pas prolonger les bails de Vladimir Coufal, Aaron Cresswell, Danny Ings, Kurt Zouma et Lukasz Fabianski. Les prêts de Carlos Soler et d’Evan Ferguson n’ont pas été reconduits. L’avenir de Michail Antonio, grièvement blessé lors d’un accident de voiture en décembre dernier et aujourd’hui sans contrat, est toujours en suspens. Bref, une certaine activité, mais aucun bouleversement.
Tous les regards braqués sur Graham Potter
Graham Potter le sait, son effectif ne devrait plus énormément bouger d’ici à la fin du mercato. La bonne nouvelle : il devrait pouvoir compter la saison prochaine sur l’élément majeur du club, Jarrod Bowen. L’une des missions du coach sera de définitivement intégrer les recrues de l’été 2024, qui étaient encore en phase de rodage tout l’exercice précédent. Plusieurs jeunes devraient aussi avoir leur mot à dire, et ce dès la tournée américaine du club, à l’image de Luis Guilherme ou Oliver Scarles. Mais le manager va maintenant devoir imposer sa tactique sur le terrain. Son objectif sera de mettre en place son jeu de possession, d’attaques placées à la fois tranchantes et rythmées, et surtout de gagner des matchs, ce qui a été trop peu le cas pour les pensionnaires du London Stadium lors de la dernière campagne (11 victoires). Car malgré son statut et ses qualités, Graham Potter n’aura pas un crédit illimité aux yeux de sa direction. C’est à lui maintenant de faire briller ses Hammers, pour leur permettre de se battre à nouveau pour une place dans le top 10, voire pour une qualification européenne.
Le calendrier de West Ham lors de la Premier League Summer Series :
- Manchester United – West Ham (27/07 à 1h)
- West Ham – Everton (31/07 à 00h30)
- Bournemouth – West Ham (03/08 à 20h)
