Premier League Summer Series. Everton se prépare pour son immanquable baptême du feu à Hill Dickinson

Du 26 juillet au 3 août, quatre équipes de l’élite britannique se déplacent aux États-Unis à l’occasion de la deuxième édition de la Premier League Summer Series. Un tournoi de pré-saison, qui doit permettre aux participants de se préparer pour la nouvelle campagne, que ce soit physiquement, tactiquement et techniquement. Aujourd’hui, gros plan sur Everton.

Iliman Ndiaye Everton célébration Goodison Park
Iliman Ndiaye avait inscrit un doublé lors de la dernière rencontre de l’histoire de Goodison Park contre Southampton (2-0).

C’est une énorme page d’histoire qui se tourne du côté d’Everton. En fin de saison dernière, les Toffees ont fait leurs adieux à leur mythique stade de Goodison Park, une enceinte légendaire dans laquelle ils évoluaient depuis 1892. Fort logiquement, l’émotion était à son paroxysme lors du dernier match disputé contre Southampton en mai. Les hommes de David Moyes s’étaient imposés 2-0, faisant régner joie, bonheur et larmes en tribunes. Mais Everton quitte Goodison Park pour rêver plus grand. Le club a investi environ 575 M€ pour construire en quatre ans une nouvelle enceinte ultra moderne, située sur les bords de la Mersey. Son petit nom ? Hill Dickinson. Dès la reprise de la saison au mois d’août, l’équipe prendra ses marques dans son nouveau jardin, qu’il cherchera à s’approprier le plus rapidement possible. Le public aura d’ailleurs l’occasion de découvrir ce stade en avant-première à l’occasion d’un match amical contre l’AS Roma le 9 août prochain.

Un monde d’écart entre Goodison Park et Hill Dickinson

Mais si Everton s’est doté de ce nouvel écrin, c’est pour changer de dimension. Goodison Park était devenu trop petit (40 157 places), vétuste et n’était plus vraiment adapté au football d’aujourd’hui. Plutôt que d’investir des sommes exorbitantes pour le rénover, la direction a préféré miser sur un nouveau stade. Hill Dickinson est doté d’une capacité d’accueil de 52 888 personnes (+ 31,7 % par rapport à Goodison), ce qui permettra d’augmenter l’affluence ainsi que les revenus liés à la billetterie. De plus, le côté normé et technologique du stade lui offrira une certaine polyvalence. Il sera possible pour le club d’y accueillir des rencontres internationales (Euro 2028), d’autres disciplines (rugby), mais aussi des événements culturels comme des concerts. Everton veut en faire un lieu de business, de partenariats, mais aussi une attraction qui bénéficiera à la ville. Bref, tous ces éléments doivent permettre au club de passer un cap, que ce soit en dehors des terrains grâce à la manne financière générée par le stade, mais aussi sur le terrain grâce aux infrastructures ultra modernes dont va disposer l’équipe professionnelle.

Un club en difficultés sportives

Car sportivement, Everton stagne depuis quelques saisons. Longtemps habitué à se battre en première partie de tableau au XXIe siècle, le nonuple champion d’Angleterre est à présent plus proche de tomber en Championship que de décrocher une qualification européenne. En 2022, les Toffees ont fini à une difficile 16e place, suivie d’une 17e position la saison d’après, puis une 15e place, avant de terminer 13e en 2024-2025. Durant cette période, le club a multiplié les managers (Rafael Benitez, Frank Lampard et Sean Dyche), sans qu’aucun ne brille réellement et ne sublime cette équipe devenue moribonde. Heureusement, un homme est venu tout changer : David Moyes a fait son retour sur le banc d’Everton au cœur du mois de janvier dernier. L’Écossais de 62 ans, déjà coach de l’équipe entre 2002 et 2013, a relancé les Toffees. En isolant la seconde partie de saison, Everton est devenu l’une des meilleures équipes du championnat. Le club faisait partie du top 10 de Premier League sur la phase retour, comptabilisant même une série d’invincibilité de neuf matchs entre mi-janvier et début avril.

David Moyes Everton manager Tim Iroegbunam Carlos Alcaraz
David Moyes a repris Everton la saison passée quand le club était 16e de Premier League, avec un point d’avance sur la zone de relégation.

Quelles transactions estivales pour Everton ?

Cette dynamique et les progrès réalisés au premier semestre de l’année 2025 offrent à Everton une certaine confiance en vue de la saison prochaine. Avec un objectif : être prêt pour son premier match officiel à Hill Dickinson (le 24 août contre Brighton) et faire honneur à son nouveau stade tout au long de l’exercice. C’est pourquoi la Premier League Summer Series sera un bon test pour se jauger contre des adversaires de sa trempe. Au cours de ce tournoi de pré-saison aux États-Unis, les Toffees retrouveront Bournemouth, West Ham et Manchester United. Ce sera aussi l’occasion pour David Moyes de réaliser un vrai état des lieux de son effectif. Jusqu’ici, le club s’est renforcé avec les arrivées de Thierno Barry en provenance de Villarreal (30 M€), de Mark Travers (4 M€), future doublure de Jordan Pickford, ainsi que de Carlos Alcaraz (15 M€), déjà prêté au club en janvier dernier. Dans le sens des départs, Dominic Calvert-Lewin, Abdoulaye Doucouré, Ashley Young, Jack Harrison, Jesper Lindstrom ou Armando Broja ont tous mis les voiles.

Everton, le rescapé du football « à l’anglaise »

Face aux moyens limités du club sur le marché, largement dû à l’investissement onéreux pour bâtir Hill Dickinson, David Moyes va devoir faire preuve de malice pour trouver les solutions sur le pré. À ce jour, il dispose de l’effectif le plus famélique de l’élite (seulement 20 joueurs). Pas étonnant que depuis plusieurs saisons, Everton soit devenu une équipe défensive et rugueuse sur le terrain, qui use énormément des longs ballons. La preuve, les Toffees n’ont marqué que 42 buts la saison passée en Premier League (17e) et n’ont réussi que 9 520 passes courtes (19e). A contrario, ils ont fini avec la 4e meilleure défense du championnat (44 buts encaissés), ont remporté 2 013 duels (1er), ont réussi 1 010 longues passes (1er), 115 centres dans le jeu (3e), 345 interceptions (3e), ont totalisé 1 051 dégagements (3e) et ont réussi 433 tacles (4e). Bref, l’image d’Everton par les statistiques.

James Tarkowski Everton tacle
À l’image de ce tacle de James Tarkowski sur Enzo Fernandez (Chelsea), les joueurs d’Everton savent se montrer robustes et solides dans les duels.

De nombreux axes de travail aux États-Unis

Mais malgré la philosophie de jeu dite pragmatique de David Moyes, nul doute que des évolutions ont bien eu lieu en seconde partie de saison passée : plus de rythme en possession, de combinaisons, de verticalité pour faire mal à l’adversaire et surtout plus de buts. Cette compétition amicale doit permettre à l’équipe de poursuivre dans ce sens. Il sera intéressant aussi de scruter les premiers pas de Thierno Barry à la pointe de l’attaque. Le Français doit devenir le nouveau grand buteur qu’Everton attend depuis le départ de Richarlison (en 2022) et la méforme de Calvert-Lewin. Longtemps blessé la saison passée, Dwight McNeil (4 buts et 8 passes décisives en PL) doit aussi retrouver ses jambes, alors que la star de l’équipe, Iliman Ndiaye (9 buts), sera aussi suivie avec intérêt. Alors quelles seront les évolutions tactiques travaillées par David Moyes aux États-Unis ? L’Écossais voudra-t-il poursuivre la transformation d’Everton vers une animation plus offensive ? Everton sera-t-il prêt pour sa première saison à Hill Dickinson ? Éléments de réponse avec la Premier League Summer Series.

Le calendrier d’Everton lors de la Premier League Summer Series :
  • Everton – Bournemouth (26/07 à 22h)
  • West Ham – Everton (31/07 à 00h30) 
  • Manchester United – Everton (03/08 à 23h)